"La cause à laquelle est attribuée la mort de Carlier, et que cependant il est difficile de révoquer en doute, semble étrange. L'artiste avait été chargé de faire les portraits de la famille du commandant de la citadelle de Liège, Ferdinand de Billehé, baron de Vierset ; il se rendait dans cette forteresse lorsque, dans la nuit du 27 au 28 mars 1675, quinze cents soldats français, faisant partie de la garnison de Maastricht, furent, par l'ordre du baron de Vierset, qui venait d'être nommé gouverneur de la citadelle, introduits dans le fort sans coup férir à la lueur des flambeaux. Le pauvre peintre apprit cette nouvelle, qui mettait en rumeur toute la cité, en montant la rue Pierreuse pour se rendre à la besogne commencée. Il paraît que l'émotion ressentie par Carlier fut fatale. Frappé d'épouvante, il courut se réfugier chez ses amis, les Carmes Déchaussés, pour lesquels il avait souvent travaillé, et il reçut d'eux les soins que réclamait son état. Tout fut inutile ; il fallut avoir recours à la médecine ; on le soigna, et, pendant quelque temps, le peintre sembla rétabli, mais il succomba le 1er avril, dans la trente-septième année de son âge, fort regretté des amis des arts et de tous les honnêtes gens qui l'avaient connu. Il fut enterré à l'église de Saint-Martin-en-Isle." (Jules Helbig, La peinture au Pays de Liège, Edition Poncelet 1903, pages 278-279)
Jean-Guillaume Carlier, Le Mariage mystique de Saint Hermann-Joseph de Steinfeld
Dernière mise à jour : 25 juin 2020
コメント