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Anonyme, Liège à genoux devant Charles le Téméraire, d'après Quinte-Curce, La Vie d'Alexandre



llustration anonyme de La Vie d'Alexandre le Grand de Quinte Curce, en voque à la Cour de Bourgogne (traduction de Vasco da Lucena 1468), Bagoas plaide en faveur de Nabarzanes.


Selon Abolala Soudavar (Academia Pdf 2022), "Pour parer à la menace bourguignonne, Louis XI avait conclu un traité d’alliance avec cette riche et indépendante cité de Liège, et avait encouragé ses citoyens à harceler les troupes bourguignonnes. C’est ce qu’ils firent dès que Charles prit le chemin de Paris lors de la Guerre du Bien Public. Mais les concessions que Charles avait obtenues du roi à la fin de cette guerre, en firent de lui le vrai vainqueur. Pour maintenir la gloire et le prestige ainsi obtenu, il devait réagir avec fermeté contre tout affront. Quant aux citoyens de Liège, ayant compris leur erreur, et par crainte des représailles du duc, ils demandèrent immédiatement pardon, sachant bien qu’il fallait payer un prix lourd. Charles exigea aux citoyens les plus importants de Liège de se présenter devant lui, tête nue et à genoux, reconnaissant qu’ils l’avaient malicieusement attaqué, et d’implorer sa clémence. Ils devaient aussi payer 530000 florins au duc Philippe et à son fils, et abandonner la construction de toutes fortifications le long de leur frontière commune. Tout ceci fut inclus dans un traité signé le 26 Janvier 1466. La partie centrale de cette illustration, où Nabarzanes avance à genoux et tête nue devant Alexandre pour supplier son pardon, fait allusion à la modalité du pardon imposé par Charles aux citoyens de Liège. Sur la droite, la scène des Amazones évoque la mort prématurée de la deuxième femme de Charles, Isabelle de Bourbon, survenue le 24 septembre 1465, pendant la rébellion de Liège. Comme Thalestris, Isabelle était venue, avait donné un enfant à Charles, et était partie peu de temps après. Les Amazones accompagnant Thalestris ont une vêture bourguignonne mais à la manière décrite par Quinte Curce : « les vêtements des Amazones ne recouvrent pas tout leur corps : la partie gauche est ouverte jusqu’à la poitrine mais couvrant le reste, tandis que la jupe de cet ensemble,nouée sur le côté , s’arrête au dessus des genoux ».181 Ce qui est intéressant pour notre propos est la présence d’un personnage qui ressemble à Jean d’Auxy de l’illustration précédente : il est barbu et porte les mêmes habits, avec bottes et chapeau pointu, mais en plus le collier multi-chaînes, et ce pendentif qui devait évoquer dans les cérémonies officielles celui de l’ordre de la Toison d’or. Il y a de fortes chances pour que la transformation de l’eunuque Bagoas en jeune fille ait eu pour but de concorder avec la réalité historique. Une des raisons de la rébellion des Liégeois était leur animosité envers l’évêché de Louis de Bourbon (évq. 1456-82) que le duc Philippe leur avait imposé. En tant que soeur de cet évêque,182 Isabelle de Bourbon avait probablement plaidé la cause des Liégeois avant sa mort, pour que l’infamie du massacre d’innocents ne tombe pas sur sa famille. On comprend donc pourquoi ces deux épisodes font partie de la même illustration : ils sont contemporains et se réfèrent tous deux à Isabelle. Ainsi, Bagoas devient femme, et porte un chapeau conique doré en conformité avec le statut de la princesse qu’il devait représenter."

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